Avec un trait très doux qui rappelle les albums illustrés pour enfants, la dessinatrice aborde les mécanismes de la violence faite à ces derniers et celle qui accompagne l’inceste. Pourquoi les mineurs qui subissent ces comportements ne disent rien ? Comment se fait-il que l’on puisse les côtoyer sans même s’en apercevoir ? Almudena imagine alors Gloria, une jeune assistante sociale qui travaille dans un centre d’accueil pour mineurs.
Mais Gloria n’est pas sortie de nulle part : il s’agit de G., interviewée par une amie de l'autrice, qui raconte son quotidien ainsi que les trois histoires qui accompagnent le récit et qui l’ont terriblement impactée. Il ne s’agit en rien d’une fiction mais du témoignage puissant et terrible du quotidien de certains enfants et de celui de certains adultes, qui se démènent comme ils le peuvent pour leur venir en aide.
Gloria est une incursion dans un sujet toujours tabou et dont l’omerta générale lui permet encore de subsister. Car parler c’est briser le cycle de la violence et entamer un chemin vers la libération.
Le livre est structuré par une alternance de photos en couleur imprimées sur papier blanc, de textes issus d’archives, de retranscriptions d’entretiens oraux, d’écrits du photographe et d’autres photos, issues de vidéos, qu’il scanne à partir de cyanotype.
Le travail de Julien Coquentin est davantage tourné vers l’envie d’éprouver la présence du loup, d’en “déceler la trace” plutôt que de le voir.
Il met en lumière un certain nombre d’archives dont une lettre du Préfet de l’Aveyron adressée aux différents Maires du département datant de 1807. Dans cette lettre est indiquée comment empoisonner loups, renards, fouines à l’aide d’un poison : la noix vomique. Il y a une autre archive portant le nom de “RAGE”qui date de 1851. La rage était transmise par morsure de chiens dans la majorité des cas et parfois de loups, même si de nos jours la France est indemne de la rage, on peut comprendre en partie pourquoi le loup est resté dangereux dans l’imaginaire de beaucoup de personnes.
Le photographe échange également avec Nicolas Bidron qui s’est vu proposé, par l’Office Français de la Biodiversité, une mission visant à récolter des données sur le loup. En fin d’entretien Nicolas Bidron dit : “Placer l’homme de manière systématique au-dessus de l’animal ne me convient plus. Nous nous trompons de posture et de lutte. Nous appartenons à ce sauvage que nous combattons tant. Nous n’avons pas à le réguler pour notre propre organisation. Essayons plutôt de le comprendre et d’harmoniser la coexistence.”
Julien Coquentin signe un très beau livre édité par Lamaindonne.