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Les tables des libraires

Les coups de cœur du printemps 2023

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Dossiers

Kenneth Anger

Kenneth Anger vient de nous quitter à l'âge de 96 ans. Il restera à jamais le symbole d'un cinéma d'avant-garde américain, d'un cinéma underground, expérimental et transgressif.

Les objets et nous

De l'émancipation à l'aliénation

Retour à la terre

De plus en plus de citadins apparaissent lassés par la vie à la ville, le salariat, les embouteillages, la pollution... Découvrez les récits de ceux d'entre eux qui passent le cap d'une mise au vert et retournent à la terre en même temps que quelques essais sur cette possibilité d'une nouvelle vi...

Louise Michel

Louise Michel, figure historique majeure de la fin du XIXe siècle : entre liberté et justice sociale

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Douglas Kennedy - Et c'est ainsi que nous vivrons

Douglas Kennedy vous présente son ouvrage
"Et c'est ainsi que nous vivrons" aux éditions Belfond, à l'occasion de la 33ème édition du festival "Étonnants voyageurs" à Saint-Malo

Bernard Guetta - La nation européenne

Bernard Guetta vous présente son ouvrage
"La nation européenne" aux éditions Flammarion. Entretien avec Jean Petaux.

Coups de cœur

Gloria ou les schémas de la violence

Cette BD explore avec brio, justesse et compassion les mécanismes de la violence faite aux enfants.

Avec un trait très doux qui rappelle les albums illustrés pour enfants, la dessinatrice aborde les mécanismes de la violence faite à ces derniers et celle qui accompagne l’inceste. Pourquoi les mineurs qui subissent ces comportements ne disent rien ? Comment se fait-il que l’on puisse les côtoyer sans même s’en apercevoir ? Almudena imagine alors Gloria, une jeune assistante sociale qui travaille dans un centre d’accueil pour mineurs. 

Mais Gloria n’est pas sortie de nulle part : il s’agit de G., interviewée par une amie de l'autrice, qui raconte son quotidien ainsi que les trois histoires qui accompagnent le récit et qui l’ont terriblement impactée. Il ne s’agit en rien d’une fiction mais du témoignage puissant et terrible du quotidien de certains enfants et de celui de certains adultes, qui se démènent comme ils le peuvent pour leur venir en aide. 

Gloria est une incursion dans un sujet toujours tabou et dont l’omerta générale lui permet encore de subsister. Car parler c’est briser le cycle de la violence et entamer un chemin vers la libération. 

La mine en procès

La catastrophe de la mine de Fouquières-lès-Lens : un épisode méconnu dont s'empare Philippe Artières pour faire revivre la mémoire d'un monde disparu.
Dans Germinal, son roman culte, Emile Zola a largement popularisé la figure du mineur, véritable icône de la classe ouvrière. Les « gueules noires » comme on avait coutume de les appeler, ont été le pilier de la révolution industrielle mais également un des éléments importants de la reconstruction après 1945. Ce peuple de la nuit - pour reprendre le titre de la très belle synthèse de Diana Cooper-Richet - n’a eu de cesse pendant près de deux siècles de descendre sous la terre, au plus profond des galeries pour extraire la houille, ce combustible qui chauffa les Français et fut longtemps la principale énergie de l’industrie.

Être mineur de père en fils, c’est plus qu’un métier, c’est un mode de vie, dont seuls ceux qui y sont descendus ou ayant vécu dans les cités minières peuvent témoigner souvent avec une émotion non dissimulée.

Pour ces hommes, femmes et enfants qui ont extrait les millions de tonnes de cet or noir dont la France avait besoin, il fallait affronter un quotidien digne de l’enfer entre la peur de descendre dans les entrailles de la terre, la chaleur étouffante, la poussière et la silicose mais également les terribles coups de grisou qui ont fait des milliers de victimes.

Face à ces nombreux malheurs et pour essayer d'améliorer des conditions de travail intolérables, les bassins houillers sont rapidement devenus des lieux de revendications et de luttes sociales pour rendre meilleur le quotidien des mineurs.

Alors que la civilisation de la mine connaît une phase de déclin depuis les années 60, le 4 février 1970, une explosion dans la mine de Fouquières-lès-Lens provoque la mort de 16 travailleurs. C'est cet épisode méconnu dont s'empare Philippe Artières pour faire revivre la mémoire de ce monde disparu. Cet évènement a cristallisé toutes les tensions et a vu naître de fortes mobilisations et l'apparition de nouveaux discours et acteurs qui ont profondément renouvelé la culture des luttes sociales. Etudiants de l'Ecole des Mines, intellectuels, syndicalistes, maoïstes de la Gauche prolétarienne se mobilisent pour lutter contre l'exploitation des mineurs et la répression systématique.

Les éditions Anamosa nous ont habitué à des livres de grande qualité et cette dernière étude ne déroge pas à la règle en proposant au lecteur un ouvrage qui comporte environ 150 illustrations et documents d'archives, ainsi que la retranscription des minutes du Procès.

Un essai d'une grande actualité sur la nature des modes de mobilisations.

Oreille coupée de Julien Coquentin

Julien Coquentin questionne notre rapport au loup, à l’animal sauvage, et par extension au sauvage dans son ensemble. Les notions de frontière, d’agriculture, de mémoire, d’écologie et d'imaginaire sont aussi interrogées.

Le livre est structuré par une alternance de photos en couleur imprimées sur papier blanc, de textes issus d’archives, de retranscriptions d’entretiens oraux, d’écrits du photographe et d’autres photos, issues de vidéos, qu’il scanne à partir de cyanotype.
Le travail de Julien Coquentin est davantage tourné vers l’envie d’éprouver la présence du loup, d’en “déceler la trace” plutôt que de le voir.
Il met en lumière un certain nombre d’archives dont une lettre du Préfet de l’Aveyron adressée aux différents Maires du département datant de 1807. Dans cette lettre est indiquée comment empoisonner loups, renards, fouines à l’aide d’un poison : la noix vomique. Il y a une autre archive portant le nom de “RAGE”qui date de 1851. La rage était transmise par morsure de chiens dans la majorité des cas et parfois de loups, même si de nos jours la France est indemne de la rage, on peut comprendre en partie pourquoi le loup est resté dangereux dans l’imaginaire de beaucoup de personnes.
Le photographe échange également avec Nicolas Bidron qui s’est vu proposé, par l’Office Français de la Biodiversité, une mission visant à récolter des données sur le loup. En fin d’entretien Nicolas Bidron dit : “Placer l’homme de manière systématique au-dessus de l’animal ne me convient plus. Nous nous trompons de posture et de lutte. Nous appartenons à ce sauvage que nous combattons tant. Nous n’avons pas à le réguler pour notre propre organisation. Essayons plutôt de le comprendre et d’harmoniser la coexistence.”
Julien Coquentin signe un très beau livre édité par Lamaindonne.

Divorce à l'anglaise - Margaret KENNEDY

Nous nous étions régalés avec "Le festin", nous avons adoré "Divorce à l'anglaise", roman anglais de Margaret Kennedy, délicieusement caustique une fois encore,  paru en 1936.
Betsy Canning est mariée, a trois enfants, une vie de famille classique et réussie au sein de la haute société anglaise. Enfin.. réussie, c'est en tout cas l'avis de tous, sauf le sien.

Après avoir fait le tour de sa vie, elle en déduit que le problème est donc Alec, son mari. Ils finissent par trouver un accord pour divorcer, s'entendant sur le fait que cela ne doit pas s'ébruiter puisqu'à l'époque encore, divorcer relève du défi, et prendre cette décision c'est exposer aux yeux de tous leur échec. Le principal est donc de préserver les apparences.
Peine perdue. A peine Betsy écrit-elle à ses parents pour les informer de sa décision, que l'engrenage se met en place : leurs mères respectives débarquent pour empêcher qu'une telle catastrophe n'arrive, la rumeur prend place au sein de la bonne société et c'est l'emballement. Famille, amis, connaissances plus ou moins proches : chacun doit choisir son camp.
Place aux quiproquos et aux péripéties en tout genre, rien ne va plus !

Divorce à l'anglaise est une comédie vive & savoureuse. Quel plaisir de retrouver l'écriture de Margaret Kennedy, résolument moderne dans sa grande ironie et sa capacité à se moquer de ses personnages.