Souvent citée, démocratisée et de plus en plus pratiquée, nouvelle muse des essayistes-écologistes et auteurs-natures, sujet de prédilection pour tout plaidoyer envers l’environnement et la sauvegarde de ses créations, la permaculture est ce mot commode d’emploi que l’on agrée par synonymie entre agriculture, écologie, autosuffisance et écosystème naturel. Si notre première compréhension du terme s’avère assez appropriée, nous sommes cependant loin d’avoir approcher toute la complexité d’une notion paraissant si élémentaire aux premiers abords !

Selon son fondateur et théoricien David Holmgren, l’enjeu essentiel est de sensibiliser l’homme au respect de son environnement naturel. En effet, dans son manifeste Permaculture, l’auteur propose de possibles applications telluriques pour recréer un écosystème original, rétablir les connexions et échanges entre les différents éléments d’un système naturel qui nous précède, pour une production en abondance favorisant une agriculture neuve et durable. Depuis ce manifeste ; pierre de lance d’une nouvelle idéologie politique et écologique ; l’on ne compte plus le nombre toujours croissant d’essais, de synthèses, de guides pratiques sur les bienfaits de la permaculture, mettant à la lumière de notre présent les désastres issus d’une exploitation de la nature par des méthodes d’agriculture intensives modifiant considérablement le paysage et la qualité des sols. Devenu mouvement mondial, cette avertissement sur les ressources limitées de notre planète aborde une myriade d’actions déterminantes autant pour l’autosuffisance que pour la sauvegarde d’espèces végétales en disparition.

A l’aune de temps sombres où s’augurent nombre de synopsis post-apocalyptiques, de thèmes sur les catastrophes naturelles n’ayant plus rien à envier aux fictions d’anticipations ; la permaculture serait ce nouvel espoir pour reconnecter l’homme à la nature, reprendre soin des valeurs et vertus d’une planète trop longtemps laissée à l’abandon. Les solutions sont des plus aisées à assimiler : observer la nature et s’en inspirer, prendre soin de la terre, cultiver sans engrais chimiques, utiliser les déchets, laisser la nature ordonner nos plantations, trouver les bienfaisances des « mauvaises plantes » pour de bonnes et fructueuses associations entre les espèces. En somme, gérer intelligemment les apports de la nature et défendre une alimentation saine et riche en dehors des mécanismes industriels et chimiques qui engendrent pollution, maladies des terres, exploitation des sols viables et sains. Une « révolution déguisée en jardinage biologique », comme méthode d’apprentissage écocitoyenne.