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Qu’est-ce qui se joue dans mon ventre ?

Une actualité de Marie Paquot
Publié le 01/04/2019
C’est le printemps ! Associée au grand ménage, cette saison de transition l’est aussi aux cures détox. Avant de s’attaquer au grand nettoyage de son ventre, de supprimer le gluten, le lait ou le gras, il est essentiel de mieux le connaître pour comprendre en quoi et comment il participe à notre état de santé général.

« Toute maladie débute dans l’intestin » disait Hippocrate. S’il fut longtemps négligé, il est désormais au centre des attentions, rebaptisé « deuxième cerveau », il fait l’objet de nombreux régimes destinés à soulager nos maux. Et pour cause, ces 7 mètres de tuyauteries empilés dans l’abdomen concentrent 80% de nos défenses immunitaires.

De l’œsophage au colon, un processus complexe permet à notre corps d’absorber tous les nutriments essentiels à sa vie tout en le défendant contre les toxiques, allergènes et infections. Au fil de la digestion, chaque organe tient un rôle précis, aidés par le microbiote et deux glandes indispensables : le foie et le pancréas. Pour vous donner une idée de l’engrenage qui se joue dans notre ventre, le tube digestif contient plus de mirco-organismes qu’il n’y a de cellules dans le corps : 10 milliards de cellules contre 50 à 100 mille milliards de bactéries !

 

Cela paraît bien didactique... Mais n’avez-vous jamais souffert de fatigue ou d’inflammation chroniques, de problèmes de peau, d’humeur changeante sans en trouver la cause ? Un déséquilibre du microbiote, des troubles de l’intestin -comme l’hyperperméabilité- ou un foie engorgé peuvent entraîner des symptômes sans lien direct avec l’appareil digestif. Si les perturbations du transit s’apaisent souvent grâce à des changements alimentaires, les allergies au gluten ou au lactose relèvent d’un diagnostic avant d’entamer toute suppression radicale.

Le microbiote se nourrit des aliments que l’on ingère, nous sommes les principaux garants de son équilibre. Parmi les solutions pour aider à son bien-être, le régime sans FODMAPs permet de se concentrer sur les aliments qui lui sont favorables. Être à l’écoute de son ventre, c’est aussi prévenir ou prendre en charge des pathologies plus graves (maladie de Crohn, cancer, oesophagite, colopathie fonctionnelle..). Le microbiote intestinal est impliqué dans les communications entre intestin et système nerveux central ; la recherche étudie ses liens avec la douleur, la dépression, l’autisme, les maladies de Parkinson et d’Alzheimer… C’est dire l’importance de son rôle et de sa compréhension.

 

Au-delà de l’intestin

Véritable usine du corps nichée entre le cœur et l’intestin, le foie suscite de plus en plus l’intérêt. Impliqué dans plus de 300 fonctions vitales, il est, après le cœur, l’organe majeur de notre organisme. Le seul capable de se régénérer. Oui, il repousse ! Faute de nerfs, il ne fait jamais mal, ou bien c’est qu’il est déjà presque trop tard.

Tout ce que nous ingérons ou pénètre par la peau se retrouve dans cette « station d’épuration high tech ». Grâce à ses cellules et enzymes, il transforme les nutriments venus de l’intestin grêle en produits tout neufs pour nourrir nos organes et stocke les surplus pour les libérer au bon moment. Il neutralise et élimine ce qui est nocif ou toxique. Son état peut favoriser ou perturber le bon fonctionnement du cœur, des os, des yeux, de la thyroïde, des reins, du sang… Il est en quelque sorte le super héros du corps !

Mais gare aux croyances, les hépatites ne concernent pas que les alcooliques ou personnes aux « comportements à risques ». Les médecins voient se multiplier les cas liés à la malbouffe, baptisés maladie du « foie gras » ou « du soda » ! Oui, car l’amas de graisse dans le foie est le résultat d’une transformation des sucres en gras. Cette maladie du XXIe siècle concerne essentiellement les pays occidentaux et peut, si elle n’est pas diagnostiquée à temps, dégénérer en cirrhose ou en cancer.

 

Il existe très peu de médicaments pour soigner son foie, explique le Pr Perlemuter, le meilleur médicament, c’est ce que nous mangeons et buvons. Il en est de même pour notre intestin. L’hygiène de vie (activité physique, sommeil, stress…) associée à un régime alimentaire adapté et équilibré demeurent nos meilleures alliés pour un ventre en bonne santé.

Intestin, sensible et complexe

Le foie, un allié capital