Après s'être attaquée aux questions du couple, de la maternité, de la filiation, de l’héritage et de la famille, Constance Debré revient avec un quatrième roman “Offenses”, un texte court et toujours aussi incisif qui interroge notre rapport aux expériences extrêmes de notre existence.
En racontant un fait divers terriblement banal (un jeune homme tue une octogénaire dans une banlieue proche de Paris), Constance Debré nous donne à voir ce que, d'habitude, nous feignons d'ignorer. Du crime, en passant par la mise en examen, et le procès final, elle décortique notre rapport à la morale, à la question du bien et du mal, aux notions de sacrifice et de salut, et nous oblige à comprendre ce qui peut bien pousser les hommes à agir de la sorte.
Avec ce Crime et Châtiment du XXIe siècle, Constance Debré nous oblige à nous poser la question : qui sommes-nous pour juger ?
« Elle a créé un monde qui n’appartient qu’à elle. Un monde en marche, qui vient de loin, et qui va on ne sait où, avec ses turpitudes. », déclare Maine Durieu au sujet de sa tante Germaine Richier (1902 - 1959). Ses propos, ainsi que ceux d’autres membres de l’entourage de l’artiste comme l’écrivaine Dominique Rollin, le peintre Ladislas Kijno ou encore la sculptrice Hélène Balmer, sont retranscrits par sa fille dans Germaine Richier l’Ouragane. Laurence Durieu signe ici une très belle publication dédiée à un membre de sa famille qu’elle n’a pas connu et dont elle cherche à retracer l’existence. Elle nous raconte ainsi cette aïeule fascinante, profondément amoureuse de la nature et de sa Provence natale, élève d'Antoine Bourdelle et figure artistique emblématique du Paris de la première moitié du XXe siècle.
Le livre relate la vie de l’artiste, son enfance, sa décision, encore étonnante pour une femme à l’époque, de devenir sculptrice et d’étudier les beaux-arts, mais aussi sa relation fusionnelle avec son frère Jean, les rapports qu’elle entretenait avec certains élèves et confrères ou encore son combat contre la maladie qui l’emportera à 57 ans. En plus des nombreux témoignages recensés, qui constituent un chapitre entier de l’ouvrage, Laurence Durieu s’attarde aussi en détail sur l’affaire du Christ d’Assy, un scandale digne de celui du Balzac de Rodin, qui opposa l’artiste à certains membres de l’église et au pape lui-même. On se laisse entrainer avec plaisir dans le récit de vie de cette grande petite femme, richement illustré de photographies de ses oeuvres et de son atelier dont certaines, comme celles la montrant auprès de Nardone, un de ses modèles favoris, sont particulièrement touchantes.
Un ouvrage passionnant qui nous permet de nous rapprocher au plus près d’une artiste qui était, aux dires de son assistante et amie Claude Mary, « généreuse, fantasque et griffue ».
Au commencement du roman, une séance de dédicaces qu’un homme interrompt en disant à Amandine Dhée qu’il a horreur du mot “autrice”, sans savoir comment réagir, celle-ci poursuit ses dédicaces. Un peu plus tard, en fin de soirée, elle revient sur ce moment avec les quelques personnes restantes, une femme lui dit qu’on ne lui a jamais reproché de s’appeler institutrice, une autre animatrice, et une autre thanatopractrice.
Découvrez ce roman composé de trois voix, celle de l’autrice, celle de Gabriele, la thanatopractrice, et celle de Vis ma vie de thanatopracteur, une émission présentée en 2007 par Flavie Flament. Au gré des différents échanges entre Gabriele et Amandine Dhée, entre l’autrice et ses enfants, amis, en période de confinement où la mort est comptée tous les jours : Sortir au jour est empreint de l'humour que nous connaissons à l’autrice, et que nous découvrons à Gabriele.
Un livre vivant, rythmé, drôle parfois, qui parle de la mort, beaucoup, des morts, toujours, de deuil et de douleurs, avec une curiosité, une volonté de transmettre, un respect qui nous laisse sans voix et qui nous fait sourire, aimer être vivant.